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Par Maria Marchese

"FEMME AU FURET" de NATALIE JACQUOUNAIN

"Exoticism is all that is other, it means opening oneself to the strangeness of the Other and feeling oneself, among others, clothed in a disturbing strangeness."

(Victor Segalen, Essay on Exoticism)

J. L. Borges described Segalen as one of the most intelligent writers on our planet.

Ce dernier affirmait : on peut lire Segalen en moins d'un mois, mais il faut le reste de sa vie pour commencer à le comprendre.

Qui est, en fait, ce mystérieux "l'autre" pour Segalen? C ' est le différent, le différent non " apprivoisé.

L'écrivain aimait l'art de celui qui, à travers ce dernier, était entraîné vers l'inconnu, qui avait le charisme du dissemblable, dont l'innocence doit être préservée et gardée de manière "impudique".

Une méditation élue et raffinée, celle de l'auteur, qui trouve un concret insaisissable dans la "prose sacrée", figurée par Natalia Jacquounain.

À travers la toile "Femme au furet" l' artiste russe rend hommage à Raphaël Santi, offrant, au spectateur, un écho du Néo Renaissance de "Dame au licorne".

L ' œil du spectateur subit inévitablement la magie d'une atmosphère, qui semble murmurer au point culminant un délire intérieur adorable.

L ' artiste y garde l'être féminin, célèbre son inviolabilité: elle demeure dans un contexte raffiné et charmant, dans lequel elle devient le sommet, la pure réflexion.

La pensée devient mystique et cachée : la posture de la femme, dont la jambe se chevauche à l'autre, cachant ainsi sa nature à l'œil humain, en consacre sa confidentialité.

Masquée par la couleur gris: une teinte de transition, qui la sublime dans ses talents de valeurs remarquables telles que l'intelligence, l'équilibre et la sagesse.

Le sujet de la toile se traduit par l'apogée d'un crescendo d '"états d'être", qui alternent et se résolvent entre la sphère qui contemple la noblesse méditative (marquée par la couleur bleue) et celle qui embrasse le mariage entre le divin et l'humain (exprimé par la teinte violette).

Leonardo da Vinci choisit l'hermine, pour attribuer à la dame des qualités telles que noblesse et pureté; Raphaël Santi, par contre, le licorne, pour indiquer son innocence.

Natalia Jacquounain vous gare un furet. Contrairement aux deux œuvres citées ci-dessus, où femme et animal, s'accompagnent conjointement, dans une seule effigie, l'esthète, dans "Femme au furet", libère l'animal de la femme.

Le furet, symbole d'intuition, d'agilité et de prudence en jugements, auquel le regard de la femme s'adresse, devient dépositaire des talents avec lesquelles celle-ci affrontera le difformité elle-même.

Le collier, couleur rouge, sur le mustélidé est un signe distinctif d'appartenance.

Natalia Jacquounain crée ici un contexte qui, par inspiration du contenu, des choix de couleurs et de la composition, dérange au point d'enlever le spectateur, le menant hors de lui.

Là, il reste suspendu: sur le seuil de cette émanation énigmatique de l'altérité... excité et, pourquoi pas, même déstabilisé par celle-ci.